Votre histoire, vos témoignages
Mastite
Du jour où j’ai rencontré Myriam, j’ai compris que la plupart des “professionnels” ne savent pas toujours de quoi ils parlent en matière d’allaitement. Entre la pédiatre qui ne fait que me répéter que mon bébé doit patienter minimum 4 heures entre deux tétées (car c’est un bébé de 4kg à la naissance donc a assez de force pour tenir), la PMI qu’il faut allaiter coûte que coûte (alors que j’avais une infection), le gynéco des urgences qui dit que tant que les seins sont souples c’est que tout va bien…
Pour un allaitement réussi, j’ai fini par comprendre qu’il faut d’abord s’écouter soi, et ensuite réussir à s’entourer des personnes qui ont une réelle formation en la matière… et Myriam en est le parfait exemple.
J’ai accouché en octobre 2014 d’un petit garçon que j’ai souhaité allaiter. La mise au sein s’est fait de manière assez naturelle, ma montée de lait est survenue au 3ème jour après la naissance. Mon allaitement se passait bien jusqu’à ce que mon bébé dorme 6 heures d’affilées au bout d’une semaine. Il a de fait espacé ses tétées et le début de la galère a commencé pour moi ! En effet, se laissant de longues plages horaires sans téter, j’ai fait mon premier engorgement. J’ai alors eu de la fièvre qui oscillait entre 38,5 et 39,5 pendant trois jours. Je suis allée aux urgences gynéco pour leur montrer mes seins qui étaient inflammés et pour m’assurer que je n’empoisonnais pas mon fils en continuant de lui donner le sein.
L’interne des urgences a diagnostiqué une inflammation bilatérale des seins, et m’a donné des anti-inflammatoires compatibles avec l’allaitement. J’ai pris ce traitement 72 heures, la fièvre avait disparue mais ma poitrine était encore un peu douloureuse et rougeâtre.
Je suis retournée aux urgences 3 jours après comme l’interne me l’avait demandé pour vérifier que tout était bien rentré dans l’ordre. Le gynécologue qui m’a examiné m’a dit que tout allait bien, que la couleur un peu rouge de mes seins était normale, que c’était simplement “le symptôme d’une poitrine qui travaille”.
Les choses sont rentrées dans l’ordre, puis au bout de dix jours rebelote… de nouveau de la fièvre et un sein engorgé. Cette fois-ci je savais quoi faire (massage à l’eau chaude sous la douche, mettre bébé un maximum au sein engorgé, prise de doliprane), très rapidement cela est rentré dans l’ordre… jusqu’à l’engorgement suivant….
Lorsque mon bébé a eu six semaines, tous les symptômes de l’engorgement sont revenus. Forte fièvre, frisson, douleurs musculaires, sein très rouge avec en plus cette fois-ci l’aréole et le mamelon très gonflé. Je suis allée à la PMI de ma ville pour avoir un avis auprès d’une sage femme et d’une puéricultrice que j’avais déjà rencontrées lors de groupes de parole autour de l’allaitement. Elles m’ont examinée et m’ont dit que dans la mesure où mon bébé allait très bien, il n’y avait pas de soucis, qu’il fallait laisser du temps à l’allaitement de se mettre en place. Elles m’ont dit de prendre de l’homéopathie pour m’aider en cas de douleur, mais qu’il ne fallait plus que je prenne des anti-douleurs type “Antadys” ou “Ibu-prophene”
Une semaine plus tard, j’avais toujours de la fièvre. A force de mettre mon bébé au même sein pour le dégorger, je me suis fais une crevasse… La sage femme que je voyais après l’accouchement m’a donné les coordonnées de Myriam Panard pour qu’elle m’aide.
J’ai appelé Myriam pour lui demander de m’aider à sevrer mon bébé, car je n’en pouvais plus d”avoir de la fièvre tous les deux jours, c’est épuisant… Je ne voulais pas que l’arrêt de l’allaitement soit trop violent pour lui et je ne voulais pas risquer d’être trop engorgée car je ne lui donnerai plus le sein.
Après une longue conversation téléphonique, Myriam m’a proposée de passer à la maison. Elle est venue me voir le lendemain matin. Myriam est restée plus de 2 heures chez moi, elle a pris le temps d’écouter comment l’allaitement se passait puis m’a examiné la poitrine. Sa réaction à la vue de mon sein a été compatissante. Elle m’a envoyé faire une échographie en urgence, car elle suspectait un abcès.
Par chance je n’avais pas encore d’abcès mais l’échographiste m’a dit que si j’avais attendu 24 ou 48 heures de plus cela aurait pu être très grave. Que j’avais une belle infection (une mastite) qu’il fallait soigner sans attendre avec un traitement antibiotique d’une dizaine de jours.
Il m’a mis sous antibiotique, Myriam m’a prescrit des crèmes et un savon anti-septique. Dès le lendemain je me sentais MIEUX le premier mot que j’ai dit à mon réveil a été “JE REVIS” ! après seulement 1 prise antibiotique.
Cela faisait plus de 3 semaines que je traînais cette infection. Ma rencontre avec Myriam a été l’un des moments les plus importants depuis mon accouchement. C’est une personne à l’écoute, qui connaît son métier et sait de quoi elle parle.
Week-end ou soir, elle s’est rendue disponible pour répondre à mes questions et aujourd’hui, mon fils va avoir 4 mois et je l’allaite toujours. Je pèse mes mots quand je dis qu’elle a sauvé mon allaitement !
Tire-allaitement
Ma petite Ambre est née le 10 juin 2013. Mon mari et moi avions un vrai projet d’allaitement pour notre fille. Afin de me préparer au mieux à l’allaitement, j’ai participé à un carrefour allaitement à la PMI et à un atelier allaitement avec une consultante en lactation. En effet, j’avais tellement entendu de toute part “je n’ai pas assez de lait” ou “mon lait n’est pas assez nourrissant”que je voulais mettre toutes les chances de mon côté. Et pourtant…
Lorsqu’Ambre est née, c’était une petite puce de 2,650 kg pour 47cm. Nous avons tout de suite fait du peau à peau, puis, peut-être trop pressée de la mettre au sein, je l’ai aidée en la plaçant proche du sein. Pourtant elle ne l’a jamais pris. Nous avons essayé, avec les puéricultrices et sages-femmes, à chaque repas, de la mettre au sein, avec différentes positions. Mais rien d’efficace, elle ne le gardait pas en bouche et donc ne tétait pas grand chose. En parallèle, j’ai commencé, dès le début, à tirer mon lait pour lui donner à l’aide de mon petit doigt et d’une seringue de 5ml. Nous avons continué les essais avec des bouts de sein, puis la sonde entre le récipient de lait et le petit doigt. C’est lors du test avec la sonde que nous avons observé qu’elle n’avait pas une succion assez forte. Au bout du sixième jour à l’hopital, au vue des tests, nous avons pris la décision d’essayer le biberon. La pédiatre nous a rassurés en nous disant qu’en continuant le peau à peau et en lui proposant à chaque fois le sein, nous pourrions arriver à un allaitement traditionnel.
Durant le premier mois, j’ai tiré mon lait toutes les 3 heures, jour et nuit, l’idée étant de tirer à chaque biberon réclamé par Ambre. Au bout de 2 semaines, ma lactation s’était bien lancée, et j’ai eu à chaque tirage un peu plus de lait que ce que prenait Ambre. Cela m’a permis d’avoir du lait d’avance au réfrigérateur. Quasiment tous les après-midis, nous avons fait du peau à peau, et je lui ai proposée régulièrement le sein. Au cours d’un peau à peau, Ambre s’est enfn accrochée à mon sein, et je l’ai vu téter pendant plus de 30 min, j’étais aux anges…mais, je me suis rendue compte que la tétée n’était pas efficace car elle a pris son biberon normal à l’heure prévue. La grande difficulté a été de gérer le tire lait, le biberon, et proposer le sein. En effet, comme tous les bébés, quand l’heure du repas est là, c’est maintenant! Je devais donc avoir du lait d’avance prêt dans un biberon, car affamée elle était trop énervée pour prendre le sein. Et pendant le biberon, si j’interrompais pour lui proposer le sein, évidemment elle s’énervait de nouveau car il faut téter avant d’avoir du lait, ce qui n’est pas le cas avec le biberon. De même lorsqu’elle prenait le sein pendant les peaux à peaux, en général le sein était plutôt vide ou il fallait téter, mais trop fort pour elle, pour obtenir quelque chose.
Malheureusement, à la fin du premier mois, mon mari a repris le travail, et seule à la maison, ajouté à une sensibilité de plus en plus forte des seins, ont fait que j’ai proposé de moins en moins le sein à Ambre. Le rythme était le suivant. Quand je pouvais anticiper, je tirais mon lait avant l’heure du repas d’Ambre, ce qui était le plus simple car elle dormait, je pouvais donc le tirer sereinement et ensuite préparer un biberon. Sinon je lui donnais un biberon, puis j’attendais qu’elle s’endorme pour tirer mon lait car une fois “branchée”, c’est compliqué de s’arrêter pour calmer bébé et reprendre. Mais cela pouvait, des fois, prendre du temps et alors le rythme des 3 heures entre 2 tirages n’était plus forcément respecté. Bref le rythme des 3 heures était tel que le plus simple, finalement, a été pour moi de tirer mon lait pendant son sommeil et lui donner après en biberon. Il était donc impossible de proposer le sein a nouveau car il était vide.
A deux mois et une semaine, j’ai eu une montée de lait extrêmement douloureuse due à un soutien gorge d’allaitement dont la taille n’était pas adaptée. Jusqu’à cette date, je tirais mon lait toutes les 3 heures, avec pour objectif de “vider mes seins” à chaque fois. Le tirage prenait 20, 25 min et a permis, évidemment, d’avoir une très bonne lactation, au point que j’avais déjà pu mettre au congélateur 22 litres de lait. Suite à cet épisode, après avoir été très bien soutenue et encadrée par ma consultante en lactation, j’ai commencé à espacer les tirages. Pendant quelques jours, je suis passée à toutes les 4 heures, puis 5 heures, etc pour finir, au bout de 3 semaines (début septembre), à 3 tirages (6h, 13-14h, 22h). L’objectif étant de préparer la reprise du travail. Le nombre de tirage a diminué mais la production s’est adaptée et ces 3 tirages permettent toujours à ce jour d’allaiter ma fille.
Début octobre (quasiment 4 mois pour ma fille), j’ai repris le travail et la petite est entrée en crèche. Tous les matins, à 6 heures, je tire mon lait et je le donne directement à ma fille qu’on lève à 6h30. Je prépare deux biberons de lait, tiré la veille, conservé au réfrigérateur, pour la crèche, avec un troisième au cas où elle aurait encore faim. Le midi, je tire mon lait à l’infirmerie de mon lieu de travail. Le biberon du soir est, lui, composé d’un pochon de lait congelé (car cela fait près de 3 mois que les premiers pochons ont été congelés), et complété de lait réfrigéré. Et je congèle le lait réfrigéré en surplus. Je souhaite ainsi épuisé le stock de lait plus ancien.
Préparation du biberon mixte du soir :
Possibilité 1 : je sors du congélateur un pochon de lait le matin, et je le laisse décongeler toute la journée dans le réfrigérateur. Le soir, je complète le biberon de lait décongelé avec du lait frais réfrigéré. Je mets a température l’ensemble en plongeant le biberon dans un bol d’eau chaude.
Possibilité 2 (que je privilégie finalement car depuis son entrée en crèche, il arrive que la petite saute le repas le soir. Ne pouvant conserver trop longtemps le lait décongelé je ne veux pas gâcher du lait) : je sors du congélateur un pochon de lait que je mets à décongeler dans un bol d’eau chaude. D’un autre coté, je mets dans un autre bol d’eau chaude, le lait frais réfrigéré. Puis je mélange les deux laits mis en température.
Tirer le lait au travail :
Tous les midis je me rends à l’infirmerie de mon lieu de travail. Ils me mettent à disposition une chambre, et m’autorisent l’accès à leur réfrigérateur/congélateur. Le matin, je mets un glaçon congelé dans un sac isotherme. Après le tirage de midi, je dépose le glaçon décongelé dans le congélateur et en prend un autre bien frais. Je ne laisse pas le lait au réfrigérateur car l’infirmerie ferme à 17h (compliqué pour moi de le récupérer à cette heure la). Je conserve ainsi mon lait tiré vers 13h. Je suis de retour à la maison vers 19h.
L’hydratation en cas de grosse chaleur
En dehors des biberons “prévus” pour les repas d’Ambre, a chaque sortie, nous avions dans un sac isotherme, un biberon vide et un biberon d’environ 100ml. En fonction de la demande d’Ambre, nous versions dans le biberon vide des petites quantités de lait. Si elle n’avait pas soif, cela éviter de “perdre” les 100ml de lait. Nous n’avons jamais proposé d’eau.
Les bobos
Montée de lait douloureuse :
J’ai mis, pendant une journée, un soutien gorge, qui finalement n’était pas si adapté que ça. Pendant la nuit qui a suivi, j’ai commencé à avoir des douleurs dans les seins qui remontaient jusque sous les bras. Le matin, mes seins étaient énormes (comme pour la montée de lait initiale) et très douloureux. Impossible d’utiliser le tire-lait, trop douloureux, et rien ne sortait même avec de l’expression manuelle. Ma consultante en lactation m’a alors proposée de prendre de l’ibuprofène pour les douleurs et gérer l’inflammation des canaux lactifères. Deux heures après j’ai effectivement pu tirer mon lait en ayant beaucoup moins mal. Pour l’inflammation, pour éviter les engorgements, entre les tirages, je posais des glaçons dans un gant de toilette sur mes seins. Et au moment de tirer mon lait je mettais des compresses d’eau chaude. Pendant que je tirais mon lait, je sentais les canaux enflammés et j’insistais sur ces zones pour les vider au mieux. Deux jours après, tout est revenu à la normale. Myriam m’a également proposé de mettre des feuilles de choux pour réduire la production de lait et ainsi réguler la montée de lait. Je n’en ai pas eu besoin. Mais j’avoue aussi avoir eu peur que cela stoppe directement ma production de lait.
Les crevasses:
Les mamelons qui se “déchirent” ont été le désagrément permanent. Heureusement, ça n’a quasiment jamais été douloureux. La seule chose que j’ai faite : mettre de la lanoline après chaque tirage. Cela permet :
1. d’hydrater et de rendre plus élastiques les mamelons
2. de “lubrifier” les téterelles, ainsi les mamelons sollicités par le tire lait glissent et frottent moins sur les parois
3. de ne pas faire “coller” les blessures en cours de cicatrisation aux coussinets dans le soutien gorge. En effet, systématiquement, ça commence à cicatriser entre 2 tirages, et au tirage suivant, il faut arracher les croûtes des coussinets, et ça, ça fait mal. Et les blessures s’ouvrent de nouveau.
Techniquement :
J’utilise un symphony 2.0 de Medela, tire lait électrique double pompage. Efficace, peu bruyant, déplaçable dans un vanity ou sac a dos.
Pendant le tirage, je fais de l’expression manuelle en complément. Cela stimule d’avantage la lactation.
Pendant le premier mois, toutes les 3 heures entre 10 et 15 min de tirage. Avant chaque tirage, je trempais les mamelons dans de l’eau chaude, la plus chaude possible sans se bruler bien évidemment. C’est un conseil de la maternité pour faciliter l’éjection.
Le deuxième mois, le principe que j’ai appliqué était toutes les 3 heures, autant de temps nécessaire pour “vider” les seins, soit 20, 25 min. Attention, peut être pas un exemple à suivre.
Depuis le troisième mois, environ 20 min, 3 fois par jour.
Sentiments
Et bien, ça n’a pas été simple. Le premier mois est difficile pour toutes les mamans. Mais quand en plus, on n’arrive pas à allaiter alors que c’etait une vrai volonté, qu’il faut intégrer cette action mécanique toutes les 3 heures, tout est chamboulé…Du point de vue personnel, c’est difficile car tout d’abord, je l’ai vécu comme un échec, de ne pas être capable d’allaiter ma fille “normalement” comme toutes les mamans. Et puis gérer tous ces tirages n’est pas évident, outre l’aspect absolument pas glamour, se déshabiller et se brancher, etc…cela a longtemps été vécu comme une corvée ( et ça reste encore difficile, en particulier à 6h !). Mais une fois branchée et surtout après avoir obtenu autant de lait pour ma fille, après chaque tirage, je ressors fière et satisfaite. Au fil du temps, ces tirages sont devenus une “normalité”. Et malgré les contraintes, j’avoue avoir du mal à imaginer le jour où j’arrêterai. Je n’ai pas envie d’arrêter car, d’une part, je sais que c’est le meilleur pour ma fille et, d’autre part, au vue de ma production de lait, pour toutes les mamans qui souhaitent allaiter et qui n’arrivent pas à avoir une production suffisante, je ne peux “gâcher” cette chance.
Quant à mes relations avec mon mari, elles ont été assez conflictuelles. En effet, tout comme moi il est convaincu par le bienfait d’allaiter son enfant. Alors quand, au cours du premier mois, on nous demandait si on allaiterait longtemps, il répondait naturellement au moins 3 mois jusqu’à la reprise du travail. J’avais alors l’impression qu’il ne se rendait pas compte de la difficulté de tirer son lait toutes les 3 heures, que c’était loin d’être naturel et que du coup envisager l’allaitement sur la durée n’était peut être plus aussi évident. J’étais vraiment loin d’être convaincue, moi-même, d’être capable d’allaiter ainsi ma fille longtemps. J’aurais voulu entendre de sa part, “Chérie, ce que tu fais est génial, mais je sais que c’est dur, et si tu le souhaites on arrête le tire lait quand tu veux”. Alors que pour lui tire lait ou allaitement traditionnel c’était pareil. Je n’attendais pas de “reconnaissance” mais qu’il se rende compte de la difficulté que cela pouvait représenter. L’autre point de conflit a été les déplacements. Evidemment, il était tellement fier de sa petite fille qu’il souhaitait rendre visite à toute la famille et les amis. Sauf que moi, toutes les 3 heures, je devais absolument tirer mon lait et en région parisienne, entre l’aller et le retour, les 3 heures sont vites atteintes. Alors naturellement, il me disait de le faire chez les gens. Mais c’est compliqué car il faut prendre tout l’atiraille, le sac isotherme, les glacons, etc…et en plein café-gateaux, dire “veuillez m’excuser, je vais tirer mon lait”, s’installer correctement dans une pièce à part, se déshabiller, se brancher, etc, revenir une bonne demi-heure après, le temps de tout ranger…bref c’est quand même très personnel et pas forcément évident à faire chez les autres. Et ça, il ne le comprenait pas…Encore aujourd’hui, il “oublie” très souvent que je dois tirer mon lait. Ca part d’un bon sentiment, car il me propose d’aller le midi au restaurant ou au théatre le soir, sauf que je tire mon lait à 13h et à 22h. Mais désormais, nous pouvons au moins rendre visite à la famille en matinée ou en après-midi, cela va beaucoup mieux!
Enfin pour parler du soutien de la famille et des amis, et bien, il n’y en a aucun. Tout ce que j’ai entendu c’est :
• mais pourquoi tu fais ça, pourquoi continuer à tirer ton lait, passe au lait artificiel, d’autres ont été nourris ainsi et ils vont très bien,
• tu ne vas pas te fatiguer inutilement,
• ne te ruines pas la santé pour ca,
• si ca te fait mal ou si c’est compliqué arrête,
• tu vas encore la nourrir combien de temps (du style il va bien falloir s’arrêter un jour, ma fille n’a que 4 mois!).
Toutefois, certains (en fait, 2 personnes, ça se compte sur les doigts de la main) commencent à me dire que finalement je suis quand même courageuse et que si je peux continuer jusqu’aux 6 mois de la petite (ce qui est ma volonté) c’est vrai que ça n’est peut-être pas plus mal pour elle.
Globalement, je me suis sentie très seule (en particulier les 2 premiers mois), on ne peut avoir aucun moment de faiblesse ou en tout cas on ne peut en faire part à personne car, évidemment, ils ne peuvent se rendre compte de ce que ça représente, et surtout on sait que pour les autres il suffit d’arrêter pour tout arranger.
En tout cas, je ne regrette pas mon choix et j’espère pouvoir l’assumer encore quelques temps…
Débuts difficiles
Je n’ai malheureusement pas pu mettre en place l’allaitement au sein durant mon séjour à la maternité. J’en suis sortie avec un sentiment de culpabilité et peu d’espoir de pouvoir allaiter, mais avec une certitude que mon bébé préférait mon lait au lait artificiel.
Je resterai éternellement reconnaissante à Myriam. Ces moments uniques partagés avec mon bébé lors de son allaitement au sein resteront gravés à jamais dans ma mémoire. Ceci a été rendu possible en grande partie grâce à elle.
Elle nous a immédiatement prises en charge à la sortie de la maternité en se rendant à mon domicile. Elle a diagnostiqué moi et mon bébé, a trouvé ce qui empêchait la mise en place de l’allaitement et nous a proposé des solutions. Tout d’abord, elle nous a orienté vers notre chiropracteur afin de soigner le torticolis de mon bébé né par ventouse. Elle m’a aidé à soigner l’engorgement par l’homéopathie, massages, compresses, tire-lait en moins d’une semaine. Et ce, sans douleur et en toute sérénité.
J’ai compris que non, je ne dois pas presser mes seins engorgés avec toute ma force et me faire mal afin de faire sortir le lait et éviter une infection. Je ne devais pas me faire mal au seins du tout. Et non, ce n’est pas parce que mon bébé buvait mon lait en biberon qu’il n’a pas réussi à prendre mon sein une fois assoupli et désengorgé. Ca a été un vrai soulagement, ni moi ni mon bébé ne devions pas nous forcer et nous faire mal, mais pouvions prendre des mesures afin de rendre un allaitement possible plus tard en attendant de régler nos soucis. Non, le tire-lait n’a pas sur-stimulé mes seins et n’a pas provoqué mon engorgement. Oui, le tire-lait a été nécessaire afin de maintenir ma lactation quand mon bébé ne pouvait pas encore téter et afin de soigner mon engorgement, assouplir mes seins. Soit dit en passant, les embouts du tire-lait de location sont neufs et donc c’est complètement hygiénique, on loue uniquement l’appareil et c’est pris en charge par la sécurité sociale durant toute la période de l’allaitement. Myriam nous a apporté le tire-lait électrique pour la location à domicile et nous n’avions pas eu à se déplacer en pharmacie. Elle a également apporté les embouts de sein en silicone adaptés à ma morphologie afin d’aider le bébé à s’y accrocher au début. J’ai compris également que pour avoir suffisamment de lait, je ne devais pas hésiter à laisser le bébé téter même un sein vide. Myriam a surveillé le poids du bébé au début, prenait régulièrement de nos nouvelles par la suite, nous accompagnait en périodes de pics de croissance, début de diversification alimentaire, reprise de travail.
Aujourd’hui, si je devais donner un conseil à quelqu’un qui pense allaiter, je conseillerais de se renseigner sur l’allaitement. Prendre contact avec Myriam était la meilleure chose que j’aurais pu faire. De nos jours on déborde d’informations, il existe un nombre infini de livres, de sites Internet, de blogs, de forums sur ce sujet, de quoi vite s’y perdre. Les membres de la famille, le personnel de maternité, les amis donnent tous des conseils, qui sont parfois contradictoires et même erronés. Je ne savais plus qui écouter, et je me sentais perdue.
Il me fallait une personne unique et compétente pour m’accompagner, à qui je pouvais faire confiance et qui trouverait des solutions dans mon cas à moi en particulier. Je pensais que l’allaitement était quelque chose de naturel, facile à mettre en place à condition de persévérer et qu’une heure de cours sur l’allaitement durant mes préparations à l’accouchement allait me suffire, j’avais tort.
Avant de conclure que vous n’avez pas assez de lait ou que vous n’êtes pas capable d’allaiter ou avant d’abandonner tout simplement, faites appel à une conseillère en lactation d’abord. Si elles existent ce n’est pas pour rien, ne vous privez pas de son aide et de son soutien. On peut avoir réussi l’allaitement avec son premier enfant et avoir plus de difficultés avec le deuxième etc.
Ateliers, entrée en crèche
Ateliers/consultation:
– Depuis le début de ma grossesse, j’ai toujours su que je souhaitais allaiter mon bébé. Mais je ne savais ni comment, ni combien de temps. Conseillée par ma sage femme lors de ma préparation à l’accouchement en haptonomie, j’ai contacté Mme Panard lors de mon 6ème mois de grossesse. J’ai pu y apprendre les bienfaits de l’allaitement, obtenir des réponses à mes craintes (manque de lait, douleur…) et découvrir les différentes techniques d’allaitement (positionnement, DAL, etc…).
Nous avons également parlé de tout ce qui entoure l’allaitement (la naissance, le peau à peau, le portage…) Je pense que cette préparation est nécessaire pour tout projet d’allaitement, qu’il soit évident où que l’on soit indécise, accompagné du papa (ce qui n’était pas mon cas mais je le regrette). Mon allaitement s’est formidablement bien passé, ma fille a été allaitée exclusivement jusqu’à 6 mois, début de la diversification. A cette période, j’ai refait appel à Mme Panard car ma fille, qui entrait en crèche, ne voulait plus s’alimenter. Lors d’une consultation à domicile, nous avons fait le bilan, Mme Panard a été très à l’écoute et m’a beaucoup rassurée. L’atelier sur la diversification m’a également fait relativiser sur l’importance des repas, de la découverte des saveurs et des goûts, et j’y ai découvert la diversification menée par l’enfant.
Aujourd’hui, ma fille a un an, elle est toujours allaitée matin et soir et mange très bien, de tout et est très curieuse de nouvelles saveurs.
Les ateliers m’ont permis de mener à bien et dans la durée un projet qui me tient à cœur, et qui nous apporte, à ma fille et moi, beaucoup de bonheur.
Diversification:
– J’étais très angoissée à l’idée de commencer la diversification alimentaire.
Allaitée jusqu’à 6 mois, ma fille tétait très bien, et je me sentais très bien dans ce mode d’alimentation. Mais Alice allait entrer en crèche, et commençait également à regarder nos assiettes avec insistance. J’ai donc commencé par de petites purées, légume par légume, en restant plusieurs jours avec le même légume. J’étais très angoissée quand aux possibles allergies alimentaires, aux quantités à donner, aux aliments à proscrire, aux aliments spécialement conçus pour les bébés par les grandes enseignes que l’on me suggérait d’acheter, alors que ma fille n’avait pas bu de biberons de lait artificiel depuis la maternité. D’ailleurs, Alice a toujours refusé le biberon (avec mon lait ou du lait artificiel). Du coup, elle a pris tout de suite la tasse, avec ou sans bec.
Alice a du sentir mon angoisse par rapport à la nourriture, et à son entrée en crèche, alors que d’autres bébés refusent de s’endormir ou autre, elle a refusé de s’alimenter. Après consultation avec Mme Panard, et la participation à son atelier sur la diversification alimentaire, j’ai commencé à proposer à ma fille des aliments frais qu’elle pouvait grignoter elle-même (toujours vers 6 mois). J’ai commencé par la banane, les poires, les fruits de saison (nous étions en septembre-octobre), puis les légumes coupés en bâtonnets (carottes, haricots verts, brocolis…) . Ma fille a adoré. Je la laisse manger à sa faim, elle apprend par elle-même, goûte les différentes saveurs et les différentes textures.
Cela ne m’empêche pas de lui faire de petites purées et compotes parfois, mais toujours en séparant les ingrédients, et je ne mixe pas forcément très finement. Je me suis rendue compte qu’Alice rejetait très bien les morceaux qui ne passaient pas, et elle n’a jamais fait d’allergies alimentaires. J’ai arrêté de me stresser autour des repas, et Alice s’est remise à manger correctement. A la crèche, les éducatrices ont également été très patientes. Là-bas, ils mixent tout (mais font les repas). Le weekend, nous mangeons en famille à table, et Alice mange à peu près comme nous, de tout et c’est une très bonne mangeuse ! Les repas sont complétés matin et soir en semaine, et quand elle veut le weekend, de tétées-câlins.
Confiance
Quelques jours Après mon retour de la maternité ma fille a commencé à avoir des prises de poids qualifiées de « faibles ». Rien d’alarmant d’après la sage femme qui me suivait à domicile mais j’avais perdu toute confiance en moi quant à ma capacité à allaiter ma fille. Je me disais que J’avais échoué à faire « grossir » ma fille pour qu’elle retrouve Son poids de naissance. Je n’arrivais pas Tenir mon rôle de jeune maman. On m’a demandé d’utiliser Un tire-lait pour favoriser la lactation mais cela faisait trop pour moi.
Sur les conseils avisés d’une amie, jeune maman elle aussi, j’ai Rapidement fait appel À Myriam qui est venue me rendre visite à domicile. J’ai pu exprimer mes doutes Et mes interrogations quant à l’allaitement face au florilèges de conseils et remarques parfois contradictoires reçus jusqu’à lors. Grâce à la bienveillance de Myriam, cette visite m’a redonné confiance en moi et m’a permis de poursuivre sereinement mon allaitement. Même si l’allaitement semble naturel et même si l’on est soutenu par le papa, les choses ne vont pas toujours de soi les premiers jours et cela peut même être très douloureux au début.
Je crois qu’il est primordial d’être bien entouré que ce soit par des jeunes mamans ou des professionnels tels que des conseillers en lactation notamment pour nous aider à passer le cap des Premiers jours, parfois difficiles, de l’allaitement afin de retrouver la magie de ces instants avec son bébé.